Les ArbeitsErziehungsLager... A.E.L.

(camps de rééducation au travail)

Les A.E.L. étaient des camps concentrationnaires édifiés en Allemagne, Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne, Ukraine et même en France... à Guenange (Moselle).

Spécialisés dans la rééducation au travail, ils furent construits, dès 1940, par le R.S.H.A. (REICHSSICHERHEITSHAUPTAMT=Office suprême de la sécurité du Reich), regroupant, entre autres, la GESTAPO (Geheimstaatspoilizei=Police secrète de l'Etat) et la KRIPO (Kriminalpolizei=Police des affaires criminelles). Ces camps étaient destinés aux travailleurs allemands et aux ouvriers étrangers présents sur les territoires allemands, annexés ou occupés, condamnés à des peines de courtes ou moyennes durées.

En ce qui concerne la détention en A.E.L., un décret signé par l'inspecteur de la police de sûreté de Dusseldorf, du 22 août 1940, mentionne : "L'incarcération dans le camp a principalement lieu pendant 6 semaines, ce qui correspond à 3 semaines de détention préventive, de sorte que les bureaux de la police d'Etat puissent de leur propre autorité ordonner l'incarcératon dans un camp d'éducation au travail". Chaque camp A.E.L. retenait entre 100 à 500 individus qui, aux yeux de leurs tortionnaires avaient commis des actes répréhensibles, et qui devaient être chatiés sévèrement.

La liste officielle des camps A.E.L. a été diffusée officiellement, en février 1969, par la CROIX-ROUGE INTERNATIONALE d'Arolsen. Dans son "Rapport provisoire sur les camps de concentration, leurs Kommandos extérieurs, et autres lieux de détention, sous la direction du REICHSFÜRHER S.S. en Allemagne et pays occupés-1933-1945" aux pages 484 à 500 et 502 à 505 elle donne les noms et lieux d'implantation des 104 camps A.E.L. classés alphabétiquement comme Kommandos extérieurs et sous Kommandos.

En 1944, le S.S. KALTENBRUNNER, adjoint de HIMMLER, pourtant pas sensible à la situation des détenus, reconnaissait :
"Je dois tout d'abord constater que les A.E.L. de la Police de Sécurité ne constituent pas un séjour de repos. Les conditions de travail, et de vie, sont en général plus dures que dans les Camps de Concentration..."

Dans son livre "Au coeur du IIIème Reich", Albert Speer, Ministre de l'armement, écrit notamment (page J26) :
"Dans une lettre, datée du 7 mai 1944, schiber, un des directeurs généraux, attira mon attention sur le fait que la S.S. s'appliquait à faire usage de son droit de disposer des travailleurs, pour les mettre au service de son expansion économique. En outre, la S.S. montrait de moins en moins de scrupules à soustraire de nos usines, un grand nombre de travailleurs étrangers, en prenant pour prétextes les infractions mineures, qu'ils pouvaient commettre, pour arrêter les délinquants, et les transférer dans ses propres camps.
Mes collaborateurs évaluèrent à 30 ou 40.000 ouvriers qui nous furent retirés, tous les mois, au printemps 1944. C'est pourquoi, je déclarai à HITLER, au début Juin 1944, que je ne pouvais supporter la disparition de 500.000 travailleurs par an..."